CHANTS
« Chants polyphoniques russes du XVII siècle – A partir d’un manuscrit conservé au monastère St Nicolas de Viajijchtchi » par le chœur d’hommes et de garçons de l’Académie d’art choral et par le Chœur de la Nativité de la Mère de Dieu, à Krilatskoïé – Kon-ison – 2002.
INTRODUCTION de Victor Loupan
La lente pédagogie de Dieu
En ce jour de la Pentecôte pour les orthodoxes, je vous propose d’écouter St Grégoire de Naziance qui a vécu au IV siècle et qui fut le grand théologien du Saint-Esprit : « Au cours des âges, dit St Grégoire, deux grandes révolutions ont ébranlé la terre ; on les nomme les deux Testaments. L’Ancien Testament a fait passer les hommes de l’idolâtrie à la Loi ; le Nouveau Testament les a menés de la Loi à l’Évangile. Mais ces deux Testaments n’ont pas tout transformé d’un coup. Cela s’est passé lentement pour nous persuader. Car ce qui est imposé de force n’est pas durable… L’Ancien Testament a clairement manifesté le Père, et obscurément le Fils. Quant au Nouveau Testament, il a révélé le Fils et a suggéré la divinité de l’Esprit. En effet, il aurait été périlleux de prêcher ouvertement le Fils, alors que la divinité du Père n’était pas encore connue. De même, tant que la divinité du Fils n’était pas admise, il était difficile d’imposer le Saint-Esprit. Les croyants auraient été comme ceux qui fixent le soleil avec des yeux encore faibles. La splendeur de la Trinité devait rayonner par développements successifs. C’est pour cela que le Sauveur tenait certaines choses cachées, car Il estimait que ses disciples ne pouvaient pas encore les porter, malgré tout l’enseignement qu’ils avaient déjà reçu. Et il leur répétait que l’Esprit, lors de sa venue, leur enseignerait tout. » Bonne Pentecôte, chers frères et sœurs en Christ !
SAGESSE DES PERES par Victor Loupan
Voici deux miracles dus à la puissance de la prière, rapportés par Jean Moschos. Ecoutez bien :
« Abba Grégoire l’anachorète revenait de Byzance à bord d’un navire. Voilà qu’un scribon (c’est-à-dire un membre de la garde impériale) embarque avec sa femme, ses enfants et ses serviteurs. Il se rend à Jérusalem pour prier dans la Ville Sainte. Abba Grégoire remarque que le capitaine est très pieux et pratique le jeûne. Mais, pendant la traversée, les serviteurs du scribon gaspillent l’eau, sans vergogne. Arrivés en pleine mer, l’eau se met à manquer. Tout le monde est dans une grande nécessité. C’est un spectacle pitoyable : des femmes, des enfants, des tout-petits abattus par la soif et gisant comme des cadavres. Au bout de trois jours sans eau, ils perdent tout espoir de survie. Tout à coup, le scribon, ne supportant plus cette épreuve, dégaine son épée et veut tuer le capitaine et les marins : ‘‘Ce sont eux les responsables de notre perte, parce qu’ils n’ont pas embarqué assez d’eau pour notre consommation !’’ Abba Grégoire supplie le scribon : ‘‘Ne fais pas cela ! Prions plutôt Notre Seigneur, Jésus Christ le vrai Dieu, Lui qui accomplit de grandes et innombrables choses inexplicables. Vois, le capitaine aussi se consacre depuis deux jours au jeûne et la prière.’’ Le scribon se calme. Et le lendemain matin au réveil, le capitaine s’écrie : ‘‘Gloire à Toi, ô Christ, notre Dieu !’’ d’une voix si puissante qu’elle stupéfie tout le monde. Puis, il ordonne aux marins : ‘‘Etalez les voiles !’’ Et, tandis qu’elles se déploient, un nuage arrive au-dessus du bateau et la pluie tombe jusqu’à ce que tous leurs besoins en eau soient satisfaits. ‘‘C’était un prodige grand et terrible, se souvient abba Grégoire, de voir que, lorsque le bateau était poussé par le vent, le nuage nous accompagnait et qu’il ne pleuvait pas à côté du bateau !’’ »
Et voici le second miracle, accompli cette fois par l’anachorète eunuque Théodore contraint par une affaire d’embarquer pour Constantinople. « Le navire s’attarde en haute mer, l’eau vient à manquer. Un profond découragement et une grande angoisse accablent les marins et les passagers. L’anachorète se lève, tend les mains vers le ciel en direction de Dieu qui sauve nos âmes de la mort. Après avoir dit une prière et marqué la mer du signe de la croix, il déclare aux marins : ‘‘Béni soit le Seigneur, puisez toute l’eau dont vous avez besoin.’’ Et les marins remplissent tous les récipients d’eau douce tirée de la mer, tout en glorifiant Dieu. »
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