La pandémie de covid-19 a créé partout un climat d’incertitude dans plusieurs secteurs économiques, comme celui la mode, particulièrement le marché de l’habillement. Vanessa Moungar, directrice du département genre, femmes et société civile, à la Banque africaine de développement. « On estime déjà un manque à gagner de près de 300 milliards de dollars globalement en 2020. Ce qui représente une baisse de plus de 15% par rapport à l’année d’avant. Ce ne sont que des estimations qui continuent d’évoluer au jour le jour. Donc on s’attend à ce que l’industrie de la mode soit en effet parmi les secteurs les plus touchés. » La dernière innovation de fashionomics Africa, c’est le lancement de la première application panafricaine dédiée aux entrepreneurs du textile, de l’habillement et des accessoires. « L’objectif de fashionomics est au final de renforcer toute la chaîne de valeurs textile, des champs de coton jusqu’aux grands magasins, avec un accent particulier sur l’accès aux finances pour les entrepreneurs, en développant leurs compétences et leur sens des affaires, particulièrement pour les micros et petites entreprises. » Une industrie diversifiée et malmenée, avec des stylistes reconnus en Afrique et dans le monde et des artisans qui ont contribué à l’effort de réponse à la pandémie. Le styliste nigérien Alphadi. « La création a eu un gros coup, parce que c’est une industrie qui vit au jour le jour. C’est une industrie aussi qui a su s’organiser, parce qu’avec les masques que les artisans ont pu faire ; ces masques ont permis de payer les employés. Mais au niveau de la grande industrie, on a pu se réorganiser et utiliser ce temps pour préparer les collections. » Des collections à montrer en ligne. Festivals et semaines de la mode programmés cette année depuis le mois d’avril ont dû être annulés. Ce sera probablement le cas pour la 13ème édition du FIMA, créée par Alphadi, qui devait avoir lieu en septembre. Le secteur a plutôt pu résister grâce à la vente en ligne. Moulaye Tabouré, fondateur d’Afrikrea.com, une place de marché spécialisée dans la mode, l'art et l'artisanat africains. « Il y a eu deux étapes. La première étape c’est qu’au départ il y a eu beaucoup de dégâts, parce que les gens ont dû s’adapter. Donc certains ateliers ont dû fermer. Mais, à partir du moment où on a commencé notamment à normaliser le port du masque, nous avons eu un très gros rebond des ventes. On a fait nos deux meilleurs mois de vente de tous les temps les deux derniers mois. » La crise sanitaire a fait qu’il a eu « plus de création de boutiques sur Afrikrea, parce que beaucoup de gens qui ne comptaient que sur la vente physique ont dû maintenant se poser la question de vendre en ligne, parce qu’ils n’avaient pas le choix pour continuer à vendre. » Le jeune créateur souhaite que les créateurs africains puissent utiliser beaucoup les nouvelles technologies pour exporter dans le monde entier.
Comentarios