Les tensions entre Pékin et Washington s’aggravent autour, cette fois, du sort de Hong Kong. Ce qui pourrait donner à la Chine une bonne excuse pour ne pas importer autant de soja américain qu’elle s’était engagée à le faire en janvier dernier. La Chine a demandé aux principales entreprises d’État Cofco et Sinograin, importateurs-clés de produits agricoles, de ne plus acheter de soja ni de porc aux Etats-Unis, selon des sources de Reuters et Bloomberg. La commande vendredi d’une vingtaine de cargaisons de soja américain a été suspendue. La consigne ne vise pas les importateurs privés chinois mais risque de les rendre très frileux. Si l’accord sino-américain de phase 1 signé à la mi-janvier n’est pas explicitement remis en cause, ni à Pékin, ni à Washington, sa réalisation concrète est compromise. 1,7 milliard de dollars de soja et de porc américains depuis janvier Depuis cette date les relations se sont dégradées entre Pékin et Washington. Avec d’abord les reproches de Donald Trump sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par la Chine, puis les relations avec Taiwan. Cette fois c’est le vote de la loi sur la sécurité nationale, que Pékin veut imposer à Hong Kong, qui cristallise les tensions sino-américaines. Autant de contentieux qui n’encouragent pas la Chine à commander autant de produits agricoles américains qu’elle s’y était engagée, à savoir 32 milliards de dollars supplémentaires sur deux ans. Dix fois plus de soja brésilien Si l’on observe les importations depuis janvier, on est très loin du compte. Au premier trimestre, la Chine a acheté pour 691 millions de dollars de porc américain et pour 1 milliard de dollars de soja aux États-Unis. Cela représente entre 2 et 3millions de tonnes de graines de soja en trois mois. Au même moment, la Chine commandait dix fois plus de soja au Brésil ! La tendance s’est poursuivie en avril et en mai, un bond des exportations brésiliennes de 30 à 40%, par rapport à l’an dernier, les trois quarts étant destinés à la Chine. Le soja du Brésil est imbattable étant donné la faiblesse du real, la monnaie brésilienne, il a la faveur des triturateurs chinois qui continuent à se couvrir non seulement sur l’ancienne récolte, vendue à 85%, mais aussi sur la prochaine récolte brésilienne, déjà vendue à 40%. Le porc américain trop cher aujourd’hui Les commandes de soja américain qui normalement bondissent à partir de septembre, sont fortement compromises. Quant au porc américain, ses prix ont tellement grimpé aux États-Unis avec la paralysie des abattoirs, que les achats de la Chine ont fortement décliné depuis le mois dernier.
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