Le Guatemala s’apprête à quitter l’Organisation internationale du café, estimant qu’elle ne joue pas son rôle face à la crise des prix mondiaux qui frappe les pays producteurs. Une crise aggravée par le Covid-19. Le Guatemala quittera l’Organisation internationale du café le1er octobre, au début de la prochaine campagne caféière. Le pays d’Amérique centrale (2,5% de la production mondiale) estime que l’ICO, qui regroupe 43 pays exportateurs et six pays importateurs, dont tous les pays membres de l’Union européenne, n’a pas aidé à régler la crise des prix internationaux du café. Prix de l’arabica terrassés par le Covid-19 Des prix qui ont lourdement chuté depuis 2014 et qui, alors qu’ils commençaient à se relever un peu depuis l’an dernier, ont été terrassés par le Covid-19, avec la fermeture des cafés, des restaurants et des chaînes de dégustation du café, ce qui a particulièrement lésé les cafés arabica, dont le cours mondial ne décolle guère du dollar la livre. « La plupart du temps, les prix ne couvrent plus les coûts de production », souligne le gouvernement guatémaltèque. L’Association guatémaltèque du café enfonce le clou : selon elle l’Organisation internationale du café « fait fausse route », parce qu’elle ne protège pas assez les intérêts des producteurs. « Elle a besoin d’être réformée ». Pas de quotas d’exportation, mais une évolution de l’accord international promet l’ICO L’Organisation internationale du café a dit regretter ce départ du Guatemala. « Nous sommes très tristes de cette nouvelle », a déclaré le directeur exécutif de l’ICO. Le Brésilien José Sette dit « comprendre la frustration des paysans de la région, qui font face à un immense défi en ce moment ». Mais il faut, dit-il, « admettre qu’il n’y a pas de solution simple ». Contrairement à ce qui existe au sein de l’Opep pour le pétrole, il n’y a plus de quotas à l’exportation depuis plusieurs décennies pour le café, a-t-il souligné. Ils ont été abandonnés pour faire place au libre marché. L’accord international du café actuel arrive à échéance en février et il devrait intégrer davantage les gouvernements avec le secteur privé, a promis José Sette, pour travailler à l’amélioration des conditions de vie des producteurs. Dans l’industrie l’un des géants de la torréfaction, Jacobs Douwe Egberts (qui commercialise les marques de La maison du café à Maxwell) dit d’ailleurs travailler dans ce sens avec le gouvernement du Brésil, du Honduras, du Pérou, du Vietnam. De son côté le négociant Olam a créé un fonds pour aider ses fournisseurs à passer la crise. Le Honduras prochain pays sur le départ ? Il est temps d’agir. Les pays d’Amérique centrale pourraient voir les petits producteurs abandonner le café et alimenter l’émigration vers les États-Unis, reconnaît l’Organisation internationale du café. Le Honduras pourrait être le prochain pays d’Amérique centrale à quitter cette organisation que l’association hondurienne des producteurs juge « aveugle, sourde et muette ».
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