C’est un fruit préhistorique à la réputation sulfureuse, au propre comme au figuré, puisque le durian, avec sa grosse carapace épineuse cultivé en Asie du Sud-Est est aussi connu pour son odeur nauséabonde que pour le raffinement de sa pulpe, qui se vend très chère. En Malaisie, sa culture avait particulièrement le vent en poupe mais est aussi compromise par la crise du coronavirus. C’est un mot qui déclenche immédiatement des passions folles : le durian, en malais « fruit épineux » est aussi bien haï par certains pour son odeur comparée à celui d’un corps en décomposition ou bien à des poubelles en plein soleil, qu’idolâtré par d’autres comme détenteur de vertus médicinales incroyables. Objets de nombreux mythes et sujets de conversation sans fin, il revient aussi régulièrement dans la rubrique des faits divers : car sa teneur en soufre peut causer la mort par empoisonnement lorsqu’il est consommé avec de l’alcool, quand son poids conséquent lui, jusqu’à 7 kilos, assomme aussi parfois d’un coup mortel quiconque se trouverait dessous d’un arbre à durian au mauvais moment. Celui que les Asiatiques surnomment le roi des fruits enfin, intéresse jusqu’aux scientifiques et des chercheurs australiens ont ainsi découvert que la chair du durian pouvait permettre de stocker des grandes quantités d’énergie et produire ainsi des super-condensateurs pour recharger téléphones, ordinateurs ou voitures électriques avec une rapidité inégalée. Mais malgré tous ces super pouvoirs, fantasmés ou réel, le roi des fruits n’a pas été à l’abri de la crise économique due au coronavirus. En Malaisie spécialement, où il connaissait jusque-là une croissance impressionnante : réputé plus subtil que le durian thaïlandais son principal concurrent, le durian malaisien le plus prisé se vend jusqu’à 120 dollars pièce sur le marché chinois, où il est devenu très populaire. Fort de ce succès la quantité de dourian vendue en Chine a doublé, une bonne nouvelle pour les autorités malaisiennes qui veulent doubler la production d’ici 2030, mais une mauvaise pour les défenseurs de l’environnement qui ont vu la déforestation s'accroître pour intensifier la culture du fruit. Mais qu’on l’apprécie ou non, qu’on défende sa culture ou que l’on s’en inquiète, 2020, restera une année noire pour le durian malaisien avec des exportations qui ont chutées de 70% depuis janvier. La demande locale a elle aussi été malmenée, car interdit dans bon nombre de lieux publics du fait de sa puanteur, le durian se consomme souvent sur des marchés en plein air fermé pendant le confinement.
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