L’once d’or a franchi la barre symbolique des 1 800 dollars en séance mercredi. Au plus haut depuis neuf ans, le métal précieux est plus que jamais un placement dans une période de forte incertitude. 1 800 dollars 18 l’once en séance mercredi. L’or est reparti vers ses sommets de 2011. Après un repli du métal précieux début juin, lorsque les chiffres de l’emploi américain avaient agréablement surpris les investisseurs, les craintes sont revenues sur le front sanitaire et économique mondial. Les États-Unis ont franchi les 3 millions de cas de contamination. Situations sanitaire et économique inquiétantes La FED, la banque centrale américaine, se dit inquiète des conséquences du Covid-19 sur la consommation et l’emploi, elle devrait intervenir de nouveau sur les marchés financiers. De l’autre côté de l’Atlantique, la Commission européenne annonce une récession plus forte qu’anticipée dans la zone euro en 2020 et un rebond moins fort que prévu en 2021. Achats record des fonds ETF… et de la banque centrale turque L’or est plus que jamais une valeur refuge. Rien qu’au mois de juin les fonds d’investissement ETF ont dépensé près de 6 milliards de dollars pour acheter 104 tonnes supplémentaires de lingots, annonce le Conseil mondial de l’Or. Depuis le début de l’année, le restockage de ces fonds spécialisés est presque aussi important qu’en 2009, lors de la crise financière. Du côté des banques centrales, note le Comptoir national de l’Or, la Turquie se prémunit de ses difficultés économiques en achetant du métal précieux, 28 tonnes de lingots rien qu’en mai. Avec 662 tonnes dans ses coffres, la Turquie entre dans le top 10 des plus grandes réserves d’or au monde. Un bon calcul puisqu’en livres turques, ce métal précieux a vu sa valeur tripler en trois ans ! L’or n’est plus lié à l’inflation Mais cette ascension de l’or n’est plus forcément liée à l’inflation. Ce sont les taux d’intérêt réels, de plus en plus négatifs, qui propulsent vers le haut les prix du métal précieux. L’inflation, elle, se cantonne aux marchés des capitaux, elle est quasi-inexistante dans l’économie réelle, celle du travail, et ne contrebalance plus la baisse des taux d'intérêts, souligne l’expert des métaux Didier Julienne. Or une économie durablement troublée par le Covid-19 va mener à de nouvelles baisses des taux d’intérêt. Une spirale financière qui devrait selon lui logiquement, projeter à court terme les prix de l’or à 2 000 dollars l’once, du jamais vu.
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